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    THEATRE DU PASSEUR

    Théâtre de proximité

    Théâtre du Passeur - 88 rue de la Rivière 72000 Le Mans - Tél.: 02 43 76 65 82

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    CRÉATION 2021

    On sait tout ça Parker !

     

    Par cœur, j'entends qu'au-delà des problèmes de cœurs, c'est de la vie dont elle parle.

    L'essence subtile de ce trio, metteur en scène, musicien et comédienne donne au public un accès sensuel et direct aux vocables simples et justes de l'écriture de Dorothy Parker.

    Nous traversons par mise en espace-lumière vibrante, par un compositeur-chanteur qui nous fait entendre chaque mot et une comédienne présence-habitée qui affute et éveille nos émotions … le secouage infernal d'une femme qui amoureuse de la vie plonge dans ce qu'oser aimer, être aimée signifie pour de vrai.

    La soif d'être que le public partage à chaque instant sans oublier ni l'humour, ni le rêve ni l'exigence d'être soi nous prend aux tripes. Une traversée qui oscille du prosaïque quotidien à la transe sexuelle tout en cherchant le bon pas de danse adéquate à la valse nous emporte dans les sensations vives du tragique de sa vie. Jubilatoire du début à la fin jusqu'à l'écho des derniers mots de la pièce où la salle ose applaudir au plus haut pour saluer ce qui devient rare dans le théâtre actuel, la présence forte d'une écriture.

     

    Yannick Lefeuvre

    Les séparés

     

    Par le talent du comédien et par une mise en scène précise, le public touche du doigt l'écriture de Camus. L'interprète passe du raclement de gorge aux discours ampoulés des décideurs avec aisance et le public voit se jouer ici la tragédie humaine. Il ressent au plus près ce qui va du réel, du détail, de la sensation première à l'immobilisme froid et lâche des institutions.

    Ainsi sont reliées les souffrances vécues dans un monde vide, où seuls comptent les comptes et une réalité céleste qui nous tombe sur la tête :  ici, quelqu'un d'une écriture sèche et aride nous livre un récit.

    Camus avance son propos avec un regard de journaliste, sensible aux souffrances, mais toujours avec assez de distances pour nous faire approcher d’une vérité. Personne n'est épargné mais sans jugement, sans apriori. Ce sera à chacun, ayant les éléments les plus pertinents en main, de se faire une idée, un point de vue, presque une sentence.

     

    C'était hier, c'est aujourd'hui, c'est… nous fait entendre le comédien… la même histoire revenue, celle des êtres qui ne savent pas et ne veulent pas entendre l'inattendu assurés qu’ils sont, d’un confort inhumain. Ils négligent l’autre et d’une certaine manière nient sa différence et sa souffrance. Il n’y aurait pas de place pour l’imprévu. Selon eux, les faits eux-mêmes devraient s’accommoder de cette négation. Plus grave, ces êtres paniquent à un tel point qu’à force de surdité, sinon de cécité ils n'envisagent rien d'autre que la répétition du même acte : rejouer la tragédie " et remettre à plus tard ". Ils se cramponnent alors à l'idée que la normalité s’imposera à nouveau suite au chaos. Toutes les décisions seront prises à l'aune de cette illusion.

     

    C'est bien de cela dont l'écrivain nous parle  sans oublier de nous rappeler qu’une prise de conscience ne peut se jouer qu’autour des gestes d'amour, dans l'instant, hors même de la réflexion.

     

    Le public mesure l'énergie qu'il faut pour dire quelque chose qui va à contre-courant des répliques blasées, corrompues et cyniques. Le comédien se tient là bien en face de ce qui se joue et sans jouer justement. Il incarne la désespérance de l'auteur voire celle qui nous hante.

     

    Ce théâtre tel qu'il est conçu avec la mise en scène de Marie Strehaiano et l'artiste qui s'y déplace, n'est pas une leçon de morale. Il ne nous force pas. Il ne nous propose pas de choisir entre le bien et le mal, mais sème des indications, offrant ainsi aux spectateurs la distance nécessaire pour traverser l'épreuve, d'agir au mieux, d’user d’intelligence, d’empathie afin de prévenir du pire, de se résoudre finalement à l’action. Ici se joue l’opposition entre le désespoir, produit de l’inattendu, et l'obstination aveugle" de la libération.

     

    C’est en exprimant cette opposition, sur un ton justement parlé, précis et interprété sans emphase qu’une chance nous est donnée de construire un peu d'humanité. Par ses choix qui nous donnent accès à l’auteur souvent incompris, Romuald Doutre nous touche au cœur.

     

    Yannick Lefeuvre

    Télécharger le programme de septembre 2022 à juin 2023

    Théâtre du Passeur - 88  rue de la rivière 72000 Le Mans 02 43 76 65 82

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